Résoudre les Plantages de Mac OS X


Sur le forum d’xrings, certaines questions reviennent avec une régularité désarmante. L’objet de cet article est d’aider les utilisateurs en difficulté en leur donnant une "checklist" des gestes basiques en cas de problème avec Mac OS X : les premiers secours... avant de nous rejoindre sur le forum pour nous en parler :) Les démarches décrites ci-dessous sont sans danger pour votre matériel : vous pouvez y recourir pour entretenir votre Mac et prévenir le mal !

Mettre à jour le Mac ! Un rapide passage par la Mise à jour de logiciels, accessible via le Menu Pomme, afin d’installer les mises à jour les plus récentes est un préalable indispensable :)
De la même manière, toute application comporte quelques bugs, en dépit des efforts des programmeurs : les mettre à jour, en consultant le site de l’éditeur, est également recommandé par les plus grands stratèges du Pentagone.

Difficulté d’origine logicielle Réparer les autorisations Mac OS X est un système d’exploitation capable de gérer plusieurs utilisateurs "humains" ou non.
Le système comporte d’ailleurs un super-utilisateur, le Root.

Il arrive fréquemment, notamment après l’installation d’un logiciel, que certains fichiers ne respectent pas (plus) les autorisations.
Ce désordre peut aboutir à ce que la machine soit moins rapide et, plus rarement, à ce que des applications quittent inopinément. Qui a crié "Anarchie vaincra" ?

Le remède réside dans la "réparation" des autorisations sur le disque de démarrage, à l’aide de l’Application Utilitaire de disque, sagement rangée dans le dossier /Applications/Utilitaires (le dossier "Utilitaires", rangé dans le dossier "Applications", situé à la racine du disque dur).
Exécuter les scripts de maintenance et nettoyer les caches.

Mac OS X est, par ailleurs, conçu pour fonctionner 24h sur 24. Aussi, il exécute des scripts de maintenance pendant la nuit, au moment où la machine est le moins susceptible d’être monopolisée par d’autres tâches.

Néanmoins, la plupart des utilisateurs de Mac éteignent leur machine la nuit (surtout les ordinateurs portables !) et ces scripts ne sont pas systématiquement mis en oeuvre.

Il suffit donc de lancer ces scripts "à la main". Une ligne de commande dans le Terminal suffit, mais il est plus confortable (et plus conforme au principe du plug’n’play) d’utiliser un logiciel avec une interface graphique.

OnyX (cf. onglet maintenance) fait partie de ces logiciels très utiles.

Par ailleurs, OS X accumule des fichiers "caches", qui permettent de stocker temporairement quelques informations fréquemment utilisées. Cela a pour effet d’accélérer l’accès à ces informations. Néanmoins, une corruption de ces fichiers peut entraîner des difficultés. Dans ce cas, un nettoyage s’impose.
OnyX s’acquittera AUSSI de cette tâche (onglet Nettoyage).

Suppression du fichier préférences (.plist) Si une seule application est en cause (elle seule "quitte inopinément"), il se peut que son fichier de "préférences" soit corrompu. Ce fichier contient les réglages et choix de personnalisation de l’utilisateur pour l’application concernée. L’application y inscrit les réglages que l’utilisateur a défini dans... les préférences (oui, je sais, je fatigue moi aussi).
Il est rangé dans le dossier Preferences de la Bibliothèque de l’utilisateur ou, plus rarement, dans le dossier Preferences de la Bibliothèque globale.
Ce qui donne donc le chemin suivant :
/Utilisateurs/nom_utilisateur/Bibliothèque/Preferences.
La suppression de ce fichier implique naturellement que lesdits réglages seront perdus ; ainsi il peut être judicieux de le déplacer plutôt que de le supprimer, ce qui permettra de replacer le fichier original si l’origine du conflit logiciel est ailleurs.

Lors de la phase de diagnostic, il est parfois préférable de créer un autre utilisateur plutôt que de partir à la chasse aux préférences corrompues (voir plus loin "Créer un utilisateur de test")...

Réinitialiser la mémoire des paramètres (PRAM)
Mac OS utilise une mémoire spécifique, dite PRAM, pour stocker certains paramètres (réglages). Cette mémoire se corrompt parfois et il est alors bon de la remettre à zéro. Cette réinitialisation s’opère au démarrage de la machine, juste avant que le son caractéristique des Mac se fasse entendre (le "boing" qui réveille Mémé).

Il faut maintenir enfoncées les touches :
alt
pomme
P
R
(Le P et le R de PRAM)

Lorsque le premier "boing" se fait entendre, il faut maintenir les touches de telle sorte que l’ordinateur semble redémarrer... Et laisser la machine redémarrer de la sorte cinq ou six fois.
Il est ensuite possible de relâcher les touches afin que le Mac poursuive la procédure de démarrage, l’air de rien.

Mémoire Open Firmware
A la différence du BIOS sur PC, les ordinateurs Macintosh utilisent (pour les versions PPC) un "Open Firmware". Les paramètres de l’Open Firmware sont stockés dans une mémoire dite NVRAM (la Non Volatile RAM, ou mémoire non volatile)...
Pour en savoir un peu plus et découvrir un cas concret (et ludique, si si) de manipulation d’une variable NVRAM de l’Open Firmware, vous pouvez vous reporter à un article de XDjuj : Démarrage en mode verbose de Mac OS X.
Sans aller plus loin dans la technique, il est à noter que la PRAM correspond également à une mémoire de l’Open Firmware : la PRAM est en effet une subdivision de la NVRAM. Cette dernières regroupe, en plus de la PRAM, quelques paramètres liés au hardware. Ainsi, une remise à zéro de la PRAM correspond à un reset partiel de la NVRAM.
Cette mémoire gagne parfois à être remise à zéro. Pour se faire, la méthode est proche de celle relative à la PRAM.

Il faut, au démarrage de la machine, maintenir enfoncées les touches :
alt
pomme
O
F
(Le O et le F de Open Firmware)

Une interface texte apparaît, invitant à saisir du texte.
Attention, le clavier est en qwerty (j’inscris entre crochets ce qu’il faut saisir sur un clavier azerty) :
taper reset-nvram [reset)nvrq,] ;
puis, set-defaults [set)defqults] ;
et enfin, reset-all [reset)qll].
A ce moment là, le Mac redémarre. Si ce n’est pas le cas, il suffit de taper mac-boot [,qc)boot].

Optimiser Mac OS X (update prebind)
A la fin de l’installation d’un logiciel, l’utilisateur de Mac peut lire la mention "optimisation des performances du système". Cette phase correspond au prebind. Il se peut que ledit prebind ne se déroule pas comme prévu : Mac OS X l’abandonne et rend la main à l’utilisateur (ce qui est gentil pour l’utilisateur mais pas sympa pour le pauvre prebind). Cette situation très rare (surtout depuis 10.2) peut être résolue aisément en relançant le prebind.
En principe, il faut recourir au Terminal.
Néanmoins, des interfaces graphiques existent pour dispenser les utilisateurs de saisir "à la main" une ligne de commande ésotérique pour plus d’un.
Encore une fois, OnyX (onglet Maintenance, option "optimiser les performances du système") apporte une aide précieuse.

Détecter un conflit avec un périphérique
"L’USB, c’est le mal" (© XDjuj) dit-on avec humour sur le forum... Un modem USB, notamment, est un facteur de plantage aussi bien sur Mac que sur PC (fréquent mais non systématique heureusement), en raison des pilotes logiciels qu’il nécessite. Débrancher le modem USB est un bon réflexe lorsque l’on recherche la cause d’un plantage.
Il en va de même avec les dongles de toute nature lorsqu’elles nécessitent (à l’instar du modem USB) l’installation d’un pilote logiciel.
En somme, lorsqu’un problème se présente, il est bon de débrancher tous les périphériques (et de désinstaller les pilotes, le cas échéant) dans un premier temps pour s’assurer que le conflit ne provient pas d’une incompatibilité.

Créer un utilisateur de test
Créer un utilisateur de maintenance doté de droits d’administrateur est très utile. En ouvrant une session sur cet utilisateur et en faisant quelques tests, on se rend rapidement compte si le problème/plantage est circonscrit au profil utilisateur habituel ou s’il affecte toute la machine.
Il est bon de savoir que, pour la plupart des applications, chaque utilisateur possède ses propres réglages et donc ses propres fichiers "préférences". En ouvrant une autre session, on change donc d’environnement et donc de "bibliothèque" utilisateur.
La création d’un nouvel utilisateur s’opère dans les Préférences système / Comptes, en cliquant sur le bouton + situé dans le coin inférieur gauche de la fenêtre.

Réinstaller ou (re)mettre à jour OS X
Mettre à jour ou repasser la mise à jour combinée la plus récente est une technique simple et efficace. La page de téléchargements du site d’Apple.
Réinstaller OS X est, en revanche, une lourde tâche, qui nécessite quelques heures de préparation et de réalisation, en particulier afin de sauvegarder ses données et les réinstaller convenablement.
XDjuj a rédigé l’article De Panther à Tiger qui regorge d’infos utiles à ce sujet, quand bien même on ne se trouve pas dans une situation d’upgrade mais bien de réinstallation du même OS. Les mêmes options se présentent : simple mise à jour, réinstallation avec préservation des utilisateurs et réglages réseau ou installation avec effacement complet du disque dur.
Avant d’avoir recours à cette technique bulldozer, il est préférable de se demander si un problème matériel n’est pas la source de tout...

Difficulté d’origine matérielle

Entretenir le disque dur
Les disques durs sont devenus, en quelques années, les talons d’achilles des configurations informatiques. Il ne faut pas y voir le signe d’une baisse de qualité de fabrication, mais plutôt la conséquence d’une utilisation beaucoup plus intensive qu’auparavant. Les applications multiplient les opérations de lecture/écriture, ne laissant aucun repos aux plateaux.
Pour l’entretien du disque dur, il faut distinguer plusieurs types d’opérations : la surveillance SMART, la vérification du système de fichiers ou file system check (plus logiciel que matériel), la réparation du Directory ou la défragmentation.
Commençons par la vérification du système de fichiers. Cette opération peut, en principe, être réalisée avec Utilitaire de disque. Néanmoins, elle ne peut être réalisée sur le volume de démarrage. A moins de jongler entre plusieurs OS X (ce qui n’est ni recommandé, ni très pratique, ni très utile), il y a deux méthodes pour "vérifier le disque".

1/ Démarrer sur un CD/DVD d’installation de Mac OS X. Lorsque l’installeur propose le choix de la langue (choisir le français et...) lancer Utilitaire de disque depuis l’un des menus.
Ensuite,
2/ L’autre méthode, plus rapide et ne nécessitant aucun DVD d’installation, consiste à démarrer le Mac en single user mode, c’est-à-dire en lignes de commandes.
La manipulation est très simple : au moment où le désormais fameux "boing" sonne, il faut presser (et maintenir)
les touches Pomme et S (S comme single user mode).
Ensuite, au prompt, il faut saisir : fsck -yf Et, bien entendu, presser la touche "entrée"...
Attention, le clavier est en QWERTY. Il faut donc taper : fsck )yf (ou utiliser la touche - du pavé numérique !).
La procédure de vérification du file system est lancée ; plusieurs messages seront affichés successivement. Si l’ordinateur retourne le message "file system was modified", il est bon de relancer la procédure (en tapotant fsck -yf et en validant). Si le message "the volume appears to be OK" apparaît, c’est que le système de fichiers du volume de démarrage n’a pas (plus) de problème majeur.
Il suffit alors de taper "exit" ou "logout" (et de valider) pour que le Mac démarre normalement. exit

Identifier une barette de RAM défectueuse
La RAM (random access memory) est une mémoire ultra-rapide utilisée pour stocker temporairement les fichiers utilisés par l’ordinateur (lorsqu’une application est lancée, elle est chargée en RAM). Ainsi, si cette mémoire connaît une faille, tout le système peut se figer. La RAM défectueuse est une piste à ne pas négliger !

Deux méthodes sont à retenir pour identifier la présence de cette panne. Tout d’abord, celle que l’on pourrait appeler la valse des barrettes : elle consiste à ouvrir le Mac pour ne laisser qu’une barrette mémoire à l’intérieur et à tester le comportement de la machine en utilisant alternativement les barrettes disponibles.
Cela permet d’identifier si une barrette est défectueuse in concreto. C’est la méthode la plus fiable.

Une seconde méthode consiste à tester les barrettes à l’aide de logiciels dédiés.
Parmi les plus connus, citons TechTool Pro, payant mais très utile pour la maintenance au quotidien.
Parmi les logiciels gratuits, l’excellent Rember est incontournable. Il est à noter que Rember est encore plus efficace lorsque l’on applique la première méthode consistant à n’utiliser qu’une barrette de RAM à la fois, pour tester chaque bloc mémoire à fond.

Conclusion : petite typologie des problèmes
Une application quitte "inopinément".
Kernel Panic (lignes de code s’affichent à l’écran sur fond noir ou écran grisé avec effet de transparence sur lequel un message invite à redémarrer la machine, le tout en plusieurs langues).
Freeze (très rares sur OS X) : l’écran se fige, plus rien ne réagit (souris, clavier inopérants).